Echanger sa maison avec d'autres propriétaires pour découvrir, à peu de frais, une nouvelle région, en France ou à l'étranger. Une idée non seulement économique, mais aussi écologique ! À l'heure où les vacances d'été se préparent, Le Kaba vous explique tout ce qu'il faut savoir sur l'échange de maison entre particuliers.
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Dès le début des années 2000, l’essor du numérique est allé de pair avec celui de l’économie collaborative. Partage de fichiers musicaux, covoiturage et autres services entre particuliers ont ainsi bouleversé, voire révolutionné, des pans entiers de l’économie. En matière de logements de vacances, le site de location entre particuliers Airbnb est devenu un géant planétaire entraînant dans son sillage de multiples dérives. Quant à l’échange de maison, dans un premier temps plus confidentiel, il connaît aujourd’hui un beau succès en raison de l’inflation. La plateforme principale du secteur, HomeExchange, totalise plus de 150 000 membres vivant dans 145 pays. Évidemment, un logement gratuit pour les vacances, c’est une motivation en or ! Mais ce serait oublier que l’échange de maison présente aussi des vertus environnementales. Une bonne raison de s’y mettre ! La Kaba vous dit tout sur cette pratique dans l’air du temps !
Échanger sa maison : comment ça marche ?
L’échange de maison doit son succès à un certain nombre d’avantages dont le premier est l’argument économique. Que l’échange porte sur un appartement en ville ou un mas en Provence, aucune somme d’argent ne transite entre les parties. Seuls les biens sont échangés. En revanche, la plateforme est rémunérée pour les services qu’elle procure. De ce côté, l’ardoise a augmenté depuis la création du concept. Sur HomeExchange, le leader du secteur, l’adhésion annuelle s’élève à 160 €, mais se justifie par un certain nombre de garanties apportées permettant de prêter ou d’emprunter un logement en toute sérénité. Chez HomeLink, un vétéran du secteur, l’adhésion annuelle s’élève à 125 €. Intervac propose de son côté une adhésion modulable en fonction de la destination (France seulement ou internationale). Il existe enfin des plateformes gratuites comme Switchhome.
Tous les logements peuvent être échangés ! Que vous soyez locataire ou propriétaire, d’un studio ou d’une villa, à la ville ou à la campagne, en bord de mer ou à la montagne, pas de discrimination !
Par ailleurs, la conversion en points effectuée par certains sites dont HomeExchange apporte une grande souplesse. Vous habitez à Bordeaux et une famille rennaise souhaite venir chez vous ? Pourtant, vous n’avez rien contre la Bretagne mais vous préféreriez vagabonder en montagne cette année. Pas de problème : vous accueillez chez vous la famille bretonne et gagnez ainsi des points que vous pourrez « dépenser » pour accéder à un autre logement.
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Bien sûr, il existe aussi quelques inconvénients au procédé : à la différence d’un hôtel, les annulations de dernières minutes peuvent gâcher les vacances des uns ou des autres ! Un membre indélicat peut aussi toujours décrire une offre non conforme à la réalité. Enfin, il est possible que des dommages soient causés, volontairement ou non, à vos affaires ou à votre domicile. Réciproquement, il arrive à tout le monde d’être maladroit et un accident est vite arrivé. Cependant, HomeExchange, toujours, couvre aujourd’hui juridiquement ces dommages. Par ailleurs, le fonctionnement collaboratif en général et la réciprocité en particulier limitent considérablement les problèmes : en ayant à la fois la casquette d’hôte et d’invité, on se sent plus responsable dans les deux situations. Le précepte “ Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fît!” limite forcément les incivilités.
L’échange sa maison, tout un état d’esprit !
La convivialité
Avec l’échange de maison, on passe du rôle de consommateur passif à celui d’invité et cela change tout ! À la différence d’une transaction commerciale, les relations humaines sont au cœur du concept. Lorsque vous prêtez ou empruntez un logement, vous entrez en lien avec un autre foyer qui va partager avec vous ses biens les plus personnels : lit, salle de bains, cuisine, etc. Il est donc important de faire connaissance ! Gros plus : d’un commun accord avec vos invités, il est aussi possible de leur demander de s’occuper d’animaux de compagnie et du jardin. Enfin, les risques de cambriolage d’une maison habitée sont moindres que ceux d’une maison désertée.
La sérendipité
En fonction des coups de cœur et des discussions que vous pouvez avoir avec vos hôtes, l’échange de maison vous ouvre à des destinations auxquelles vous n’auriez pas forcément pensé. Selon une étude menée par HomeExchange, 58 % de ses membres affirment se rendre à des endroits qu’ils n’auraient pas fréquentés avec un autre mode de voyage.
Échanger sa maison : l’antidote au surtourisme ?
Le tourisme est responsable de 8 % émissions mondiales de gaz à effet de serre. Certes, Airbnb n’a pas inventé le tourisme de masse, mais le succès planétaire de cette plateforme redoutablement efficace a occasionné un certain nombre d’effets pervers : surtourisme, hausse du marché de l’immobilier, perte du lien social entre voisins et quartiers entiers ne vivant qu’au rythme des saisons touristiques. Par ailleurs, selon une étude menée par HomeExchange, choisir l’échange de maisons est 49 % moins émetteur de carbone que de se loger en hôtel ou en Club Vacances.
Avec l’échange de maison, seuls les logements déjà habités ou des résidences secondaires, sont proposés. 83 % des habitats proposés sur la plateforme HomeExange sont des résidences principales. Cela contient donc les prix de l’immobilier et limite de fait l’impact du tourisme. De plus, l’échange de maison encourage les visiteurs à « se risquer » à séjourner là où n’y aurait pas forcément cherché au premier abord : périphérie des grandes villes, intérieurs des terres, etc. L’échange de maison possède aussi des effets vertueux sur l’économie locale : ces mêmes petites villes ou villages, au lieu de se vider l’été, vont accueillir de nouveaux habitants curieux de découvrir le patrimoine et les commerces locaux que leur recommandent leurs hôtes. 47 % des membres d’HomeExange affirment choisir des activités sortant davantage des circuits touristiques habituels que lorsqu’ils utilisent la location.
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Enfin, pour les plus écolos, il s’agit d’un excellent moyen d’initier vos invités à vos bonnes pratiques : compost, économies d’eau et d’énergie, potager, etc. Vive l’influence sociale pour essaimer un mode de vie éco-responsable !
Gare à l’effet rebond
L’échange de maison serait-il exempt d’effets collatéraux sur l’environnement ? Presque. L’économiste William Stanley Jevons avait démontré que l’introduction de technologies plus efficaces, permettant théoriquement de faire des économies d’énergie, augmentait paradoxalement la consommation totale d’énergie consommée. C’est ce qu’on appelle le paradoxe de Jevons ou effet rebond. De même, un hébergement gratuit, cela pousse finalement à multiplier les voyages ! Or, toujours selon l’étude menée par HomeExchange, un séjour en échange de maison représente en moyenne 370 kg d’équivalent CO2 dont 52 % lié aux transports et seulement 7 % liés au logement. Les séjours avec déplacement en avion (45 % des voyages de la communauté) représentent près de 88 % des émissions totales de CO2.
Pour des séjours vraiment écologiques, pensez donc à partir moins loin ou à opter pour le train, le covoiturage et pourquoi pas le vélo, au moins pour vos trajets une fois sur place !
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