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Quels modes d'agriculture pour l'avenir ?

Oriane Amstoutzloading
Oriane Amstoutz
Publié le
Modifié le 7 février 2024
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Pour calmer la colère des agriculteurs, le gouvernement a annoncé début février qu'ils repoussaient ou renonçaient à certaines mesures  favorisant la transition écologique dans l'agriculture, notamment le plan Ecophyto, qui vise à réduire l'usage des pesticides. Pourtant la transition de ce secteur vers d'autres modes de culture est cruciale. Pour mieux comprendre, voici un topo sur les alternatives à l'agriculture conventionnelle.

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Crédits : Pexel - Anna Shvets

La France est le premier pays producteur en agriculture de l’Union Européenne, avec plus de 16% des terres agricoles1. Cependant la production agricole est responsable de 20% des gaz à effet de serre et a un impact non négligeable sur la qualité des sols, de l’air et de la biodiversité. C’est un domaine fondamental pour la transition écologique. 
Il existe heureusement des alternatives à l’agriculture conventionnelle, plus respectueuses de l’environnement. Agriculture bio, agroécologie et permaculture, tour d'horizon.


L’agriculture bio : la plus répandue

On connait tous le sigle AB qui orne les beaux légumes, céréales et fromages de nos boutiques bios préférées. Mais comment fonctionne réellement l’agriculture biologique ? 
Inventée au XXème siècle, ce mode d’agriculture a surtout pris son essor après la révolution verte et l’utilisation massive d’intrants dans l’agriculture. Au départ, c'est une volonté de retour au naturel, un refus des produits de synthèse et une préservation des liens sociaux et des structures paysannes qui guident l’agriculture biologique. Aujourd’hui 2,3 millions d'hectares sont des cultures bio en France, des surfaces importantes qui permettent de produire beaucoup. Mais l’industrie du bio est assez controversée, pour son prix et l’utilisation tolérée de pesticides “naturels” (cuivre et soufre).

Les grands principes

Le principe de santé : participer au maintien de la bonne santé des sols et des humains.

Le principe d’écologie : se baser sur les cycles biologiques, limiter l’utilisation d’intrants chimiques, s’adapter au sol local.

L’équité : prôner des valeurs humanistes de respect de chacun, d’équité, de rémunérations justes, le respect des animaux.

Le principe de précaution : l’agriculture bio prend en compte les avancées scientifiques autant que les techniques ancestrales. Ce principe met en avant le fait que la rentabilité ne doit pas se faire au détriment de la sécurité environnementale et humaine2.

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Crédits : Pexel - Harry Cooke

L’agroécologie : l’allié de la transition écologique

L’agroécologie est un terme qui désigne une agriculture plus proche de la nature, en accord avec ses cycles, et qui limite l’utilisation d’intrants et de modification du milieu. Bien plus qu’une manière de produire, c’est la recherche d’un mode de vie qui limite l’exploitation des ressources et tend vers l’autonomie. Apparu dans les années 80, ce mouvement s’est fait connaître suite à ses nombreuses applications en Amérique du Sud, et devient aujourd’hui de plus en plus populaire. Elle regroupe différentes méthodes, dont l’agro foresterie, le maraîchage en sol vivant ou l’aquaponie.

Les grands principes

L’agroécologie repose sur 5 grands principes :

La limitation d’intrants artificiels qui nuisent à l’environnement : l’idée est d’utiliser des intrants naturels, engrais verts, pour gagner en fertilité et en indépendance.

Garantir des conditions de sol favorables à la culture : prendre soin des sols de manière durable, avec une bonne gestion de la matière organique et préservation de la vie des sols.

Minimiser l’impact des aléas climatiques : récupération d’eau, couverture du sol, plantation d’arbres, paillage.

La diversification génétique des espèces : promeut une rotation des cultures, les polycultures, différentes cultures sur un même espace. Ceci participe à la résilience des productions et la richesse des sols.

Remettre au centre les synergies biologiques : jouer sur la complémentarité de certaines plantes, recréer du lien entre les parcelles.

Rendre possible des projets de fermes collectives avec Ferme En ViE

Ferme En ViE - FEVE est un organisme qui accompagne et soutient des projets de fermes collaboratives en polyculture. Face aux mutations du monde agricole, l’idée est de permettre à des personnes avec un projet poly-agricole et d’élevage de s’installer dans une exploitation sans devoir acheter le terrain, mais en faisant appel à l’épargne citoyenne. Le but est de réaliser des projets de fermes collectives avec différentes activités sur 50 à 150 hectares dans un mode de production agro-écologique.

Des projets à la fois humains, qui permettent de redonner un pouvoir sur la production agricole ; mais aussi tournés vers la transition écologique, en valorisant des modes de culture vertueux pour la terre et la biodiversité. 
Sur leur site, vous trouverez aussi toutes les informations sur les formations agricoles et la marche à suivre pour une reconversion dans ce domaine.

La permaculture : repenser la relation à la terre

La permaculture n’a pas de définition claire, c'est un mouvement qui ne se limite pas à l’agriculture. Dans sa philosophie, elle étend la notion du vivant à tous les systèmes, humains et non humains. Elle s’inspire des écosystèmes stables (forêts, prairies,…) pour créer des systèmes agricoles pérennes et résilients. Encore bien minoritaire aujourd’hui, la permaculture se développe dans les territoires à petite échelle, surtout en maraîchage car elle ne permet pas d’être étendue à de grandes exploitations. Pour lancer son potager en permaculture c’est par ici.

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Crédits : iphilo.fr

Les principes de la permaculture

Un sol vivant : riche en matière organique et organismes vivants.

Une biodiversité riche et l’association de cultures : de nombreuses espèces différentes sont cultivées à proximité, sur une même parcelle, pour faire jouer la complémentarité entre elles. Par exemple associer des courges à du maïs et des haricots rouges : le maïs sert de support au haricot qui capte l’azote de l’air pour le restituer dans le sol et la courge garde le sol frais grâce à ses feuilles.

fonctionnement en circuit fermé : pas de déchets produits, réutilisation de la matière organique et pas d’intrants.

Une utilisation intelligente de l’eau : récupération de l’eau de pluie, limitation de l'évaporation, marres…

Optimisation des surfaces : produire beaucoup sur une petite surface grâce à des cultures verticales. Avec des plantes aromatiques ou fraisiers cultivées dans des pots empilés plutôt qu’horizontalement par exemple.

Introduction d'animaux domestiques : participation des animaux dans l’équilibre du système de production.

Couverture du sol et travail au sol limité : paillage, engrais vert, succession de différentes cultures pour empêcher l'érosion des sols. Désherbage à la main.

Quel mode d’agriculture privilégier dans le futur ?

Ces trois options apportent des solutions aux grands problèmes de l’agriculture conventionnelle (pollution de l’air, eaux et sols, utilisation d'énergies fossiles, utilisation d’intrants chimiques, destruction et appauvrissement de la vie des sols). 
L’agriculture bio est celle qui est la plus répandue aujourd’hui, elle permettrait d’éviter jusqu’à 300 Kg de Co2 par unité par an par rapport à l’agriculture conventionnelle. Couplée à l'agroécologie, elle pourrait permettre de capter environ 1200 fois plus de Co2 que les exploitations actuelles3. La permaculture n’utilise pas de mécanisation, ni d’engrais, et végétalise énormément les sols, ce qui lui confère un gros avantage quant au rejet de Co2 et captation de celui-ci. Mais elle demande plus de main d'œuvre et de temps. 
L’agroécologie rassemble à la fois des avantages du bio au niveau de l’espace de culture possible à mettre en place et les avantages de la permaculture en jouant avec les méthodes naturelles de préservation de ressources et de la diversité. C’est donc une voie d’avenir pour la production alimentaire. Ce mode d’agriculture est recommandé par certains rapports de l’ONU4 et le Ministère de l’Agriculture développe en effet un volet transition agroécologique.

Sources :

Fnse.fr

Mouvement colibri

L’agroécologie : trajectoire et potentiel. Pour une transition vers des systèmes alimentaires durables, Pierre M. Stassart, Philippe Baret, Jean-Claude Grégoire, Thierry Hance, Marc Mormont, Dirk Reheul, Didier Stilmant, Gaëtan Vanloqueren, Marjolein Visser, in Denise Van Dam et al., Agroécologie, Chapitre 1, p 25-51, 2012

Jean Marc Meynard. L’agroécologie, un nouveau rapport aux savoirs et à l’innovation. OCL Oilseeds and fats crops and lipids, EDP, 2017, 24 3, 9 p. 10.1051/ocl/2017021 . hal-01608398

Agriculture biologique, agroécologie, permaculture. Quel sens donner à ces mots ? par Pablo Servigne, Barricade, Cultures d’alternatives, 2012.

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